Les Emotions – Lama Guendune Rinpoché

Ce document est tiré d’un enseignement de Lama Guendune Rinpoché.
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Thich Nhat Hanh — Les 5 enseignements de la Pleine Conscience

Thich Nhat Hanh
Thich Nhat Hanh

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Le Karma : fiction ou réalité ?

Karma
Karma

Comment savoir s’il est vrai qu’il y a des vies passées et futures ?

L’esprit est voilé et sous le pouvoir de l’ignorance, aussi ne peut-il percevoir l’existence de la réincarnation. Les vies passées s’expliquent par la présence d’un courant de conscience qui était là avant et qui se continue maintenant ; les vies futures sont la continuation logique de ce même courant de conscience.

Cela n’a rien à voir avec le fait de croire que les bouddhistes ont raison ou non. Les scientifiques, et même les gens ordinaires, avancent des conclusions fondées sur la présence d’une preuve vérifiable concrètement. De même, les bouddhistes utilisent le raisonnement et la logique avant d’affirmer l’existence ou non de quelque chose. Prenons un exemple concret : celui qui voit de la fumée en déduit l’existence d’un feu, sans même l’avoir vu de ses yeux. Dans ce cas, on n’a pas vu le feu et pourtant, par déduction et en utilisant la logique, on arrive à une conclusion. De même, ceux qui s’intéressent à la nature de l’esprit en déduisent par la logique et le raisonnement que le courant de conscience présent est la suite logique de celui d’une vie antécédente qui se continue et qui prend un nouveau corps.

Lama Samten

Que faire quand vous êtes triste ?

Tristesse
Tristesse

La tristesse

« Vous devez travailler avec elle. Il est facile de vous échapper de votre tristesse – et toutes les relations sont d’ordinaire des évasions, on continue simplement à l’éviter. Et elle est toujours là, en dessous… le courant continue. Même dans une relation, elle éclate de nombreuses fois. Alors l’on tend à jeter la responsabilité sur l’autre, mais ce n’est pas une bonne chose.

C’est votre solitude, votre propre tristesse. Vous n’avez pas encore fait la paix avec elle, ainsi elle éclatera encore et encore.
Vous pouvez vous échapper dans le travail. Vous pouvez vous échapper dans une occupation, dans une relation, dans la société, dans ceci ou cela, dans les voyages, mais cela n’ira pas loin, parce que cela fait partie de votre être.

Chaque homme naît seul – dans le monde, mais seul, vient à travers les parents, mais seul. Et chaque homme meurt seul, se meut de nouveau seul hors du monde. Et entre ces deux solitudes nous continuons à nous tromper et nous duper.

Il est bon de prendre son courage et d’entrer dans cette solitude. Pour autant dur et difficile que cela puisse sembler au début, cela paye énormément. Une fois que vous êtes en paix avec elle, une fois que vous commencez à l’apprécier, une fois que vous ne la sentez pas comme tristesse mais comme silence, une fois que vous comprenez qu’il n’y a aucune façon de vous échapper, vous vous détendez.

Rien ne peut être fait à son sujet, ainsi pourquoi ne pas l’apprécier ? Pourquoi ne pas entrer profondément en elle et la goûter, voir ce qu’il en est ? Pourquoi avoir peur inutilement ? Si cela va être là et c’est un fait – existentiel, non accidentel – alors pourquoi ne pas être en paix avec elle ? Pourquoi ne pas entrer en elle et voir ce qu´il en est ?

Toutes les fois où vous vous sentez triste, asseyez-vous silencieusement et permettez à la tristesse de venir, n´essayez pas de vous en échapper. Devenez aussi triste que vous le pouvez. N´évitez rien… vous devez vous souvenir de cela. Criez, pleurez… goûtez-la tout entière. Criez à mort… tombez à terre, roulez et laissez-la s’en aller d´elle même. Ne la forcez pas à s’en aller, elle disparaîtra, parce que personne ne peut rester dans une humeur permanente.

Lorsqu’elle s’en ira vous serez délivré, absolument déchargé, comme si la gravitation entière avait disparue et vous pouvez voler, sans poids.

C’est le moment pour entrer en vous-même. Laissez venir d’abord la tristesse. La tendance ordinaire est de ne pas la permettre, de trouver quelques moyens et façons de sorte que vous puissiez regarder ailleurs – aller au restaurant, à la piscine, rencontrer des amis, lire un livre ou aller voir un film, jouer de la guitare – faire quelque chose, de sorte que vous puissiez être occupé et que vous puissiez mettre votre attention ailleurs.

Vous devez vous souvenir de ceci – lorsque vous vous sentez triste, ne perdez pas l’occasion. Fermez les portes, asseyez-vous et sentez-vous aussi triste que vous le pouvez, comme si le monde entier était simplement un enfer. Entrez profondément en lui… plongez en lui. Permettez à chaque pensée triste de vous pénétrer, à chaque émotion triste pour vous remuer. Criez et pleurez et dites des choses — dites-les fort, il n’y a là aucune inquiétude à avoir.

Ainsi vivez d´abord la tristesse pendant quelques jours et au moment où le dynamisme de la tristesse disparaît, vous vous sentirez très calme, paisible – comme l’on se sent après un orage.

Asseyez-vous silencieusement dans ce moment et appréciez le silence qui vient de lui-même. Vous ne l´avez pas apporté, vous apportiez la tristesse. Lorsque la tristesse s’en va, dans le sillage, silence se pose.
Écoutez ce silence.
Fermez vos yeux. Sentez-le… sentez sa texture même… son parfum. Et si vous vous sentez heureux, chantez, dansez. »

Méditation Osho

Ni sujet, ni objet

Lama Guendune
Lama Guendune

Tout ce que nous percevons n’a pas de réalité propre, mais est la radiance de l’esprit. Nous pratiquons la méditation de façon à laisser l’esprit s’établir dans la rencontre de sa propre projection. Ainsi, nous ne créons plus de séparation entre un sujet qui perçoit et un objet qui aurait sa propre réalité. Nous comprenons qu’il n’y a ni sujet ni objet.

Guendune Rinpoché. Mahamoudra.

Ce que pense le Bouddha de la méditation

Méditation
Méditation

On a demandé à Bouddha :

Qu’avez vous gagné avec la méditation ?

Il a répondu : RIEN

Par contre, laissez-moi vous dire ce que j’ai perdu :

la colère, l’anxiété, la dépression, l’insécurité,

la peur de vieillir et la peur de la mort !

Comment méditer pour être heureux

4 juin 2012, 21:58

L'Enseignant Bouddha Shakyamuni

L’Enseignant Bouddha Shakyamuni

Les préparations

Après avoir nettoyé la salle de méditation et avoir disposé des objets servant de supports de visualisation, prenons la posture en sept points

1) Asseyons-nous sur un coussin, le dos surélevé par rapport au devant du corps, dans la position du lotus. Il est aussi convenable de simplement croiser les jambes. En cas d’incapacités physiques, on peut simplement s’asseoir sur une chaise.

2) Les deux mains reposent dans le moudra de l’équanimité méditative, les paumes vers le haut, la main droite repose sur la main gauche. Les extrémités des pouces se rejoignent vers le haut, ce qui représente l’union de la félicité et de la vacuité. La forme ainsi produite symbolise que cette union est la source d’émergence de tous les phénomènes. Les deux mains doivent être placées à environ quatre centimètres plus bas que le nombril. Ce point est très important car c’est à cet endroit qu’est généré le feu interne (toummo en tibétain).

3) Le dos doit être aussi droit qu’une flèche. En effet, si le corps est droit, les canaux d’énergie subtile et les vents qui y circulent le seront aussi. Ainsi, l’esprit deviendra maniable.

4) Les dents et les lèvres sont dans une position naturelle et le bout de la langue touche au palais. Cela préviendra l’assèchement de la bouche et empêchera que la salive ne s’écoule hors de celle-ci lors d’absorptions méditatives profondes.

5) La tête est légèrement penchée vers l’avant.

6) Les yeux regardent vers le bas suivant les ailes du nez. Cette technique aide à prévenir l’agitation et le relâchement mentaux. Il est parfois expliqué de méditer les yeux complètement fermés ou encore en regardant devant soi. Cela n’est toutefois pas conforme à la tradition suivie ici.

En effet, en méditant les yeux fermés, on risque de devenir facilement en proie à la léthargie, au relâchement mental, à la torpeur, au sommeil, à la fatigue physique ou mentale, etc. À l’autre extrême, les yeux complètement ouverts peuvent conduire à l’agitation, la dispersion et la distraction. C’est pourquoi les saints maîtres du passé expliquent qu’il faut méditer les yeux juste entrouverts pour se prémunir contre ces difficultés.

Certaines personnes trouvent toutefois plus facile de méditer les yeux fermés ou les yeux ouverts et ne sont pas aux prises avec les difficultés mentionnées ci-haut. Le but de la méditation étant d’atteindre la concentration, si une technique nous convient mieux qu’une autre, il est permis de l’adopter. Le fait d’avoir les yeux fermés ou ouverts n’est qu’une condition extérieure. En effet, le calme mental et la concentration s’atteignent par la conscience mentale et non par la conscience visuelle.

7) Les épaules sont droites, ni trop tendues ni trop relâchées, juste un peu surélevées, à la manière d’un oiseau qui s’apprêterait à s’envoler.

Il existe aussi la technique des « neuf cycles respiratoires », qui permet de purifier les blocages du corps subtil composé de canaux et de vents. Tout d’abord, les cinq centres d’énergie (chakras) où circulent les vents sont : 1) le chakra de la grande félicité situé au sommet de la tête, 2) le chakra de la jouissance situé au niveau de la gorge, 3) le chakra du Dharma situé au niveau du cœur, 4) le chakra de l’émanation situé sous le nombril et 5) le chakra qui entretient la félicité situé au niveau de la région secrète (c’est-à-dire le sexe).

Associés à ces cinq chakras circulent cinq vents : 1) le vent imprégnant de couleur bleue pâle, 2) le vent ascendant de couleur rouge, 3) le vent vitalisant de couleur blanche, 4) le vent de glissement régulier de couleur verte et 5) le vent d’élimination de couleur jaune. Cette technique permet de purifier les cinq émotions perturbatrices que sont : 1) l’aversion, 2) le désir-attachement, 3) l’ignorance, 4) la jalousie et 5) l’orgueil.[1]

Avec cette technique permettant de purifier les blocages du corps subtil (canaux et vents), le calme mental ainsi que d’autres qualités ne seront pas difficiles à obtenir et pourront être actualisés en cette vie même.

Le corps subtil

La technique des « neuf cycles respiratoires » se pratique de la manière suivante. On fait d’abord trois respirations en expirant de la narine droite et en inspirant de la narine gauche. Ensuite, on inverse l’ordre pour trois respirations, en expirant de la narine gauche et en inspirant de la droite. Pour terminer, on fait trois respirations en utilisant les deux narines simultanément.

Habituellement, on ne fait pas mention des canaux et des vents dans l’enseignement des soutras[2]. Toutefois, il est très utile d’en parler ici afin de savoir comment purifier les vents subtils.

Si l’esprit éprouve des difficultés parce qu’il est distrait par des pensées conceptuelles dérangeantes, il est possible de visualiser que tous ces éléments perturbants s’échappent du corps sur-le-champ sous forme de lumière ou de fumée noire, lors d’une expiration naturelle. Lors de l’inspiration, on imagine qu’une lumière blanche pénètre en nous et purifie notre esprit.

Par exemple, si l’esprit est agité à cause de l’attachement à des préoccupations reliées au travail, aux amis, etc., on peut utiliser la technique du compte de la respiration, en comptant « 1 » pour l’inspiration, « 2 » pour l’expiration, etc. jusqu’au compte de « 7 », en essayant de conserver l’esprit concentré intérieurement. Si cela ne fonctionne pas, on recommence en comptant jusqu’à « 9 ». De la même façon, on peut recommencer le processus pour se rendre à « 11 », « 15 » ou « 21 ». On dit qu’il s’agit de la meilleure façon de mettre un terme à la distraction et de garder l’esprit concentré.

Lors de la méditation, si des émotions telles que le désir-attachement ou la colère nuisent à la concentration, dirigeons immédiatement notre conscience visuelle ou n’importe laquelle de nos consciences sensorielles vers un objet extérieur afin de distraire notre esprit. Ainsi, la conscience mentale sera attirée naturellement et on oubliera la perturbation précédente. En voyant l’esprit ainsi redevenu serein, il est possible de le ramener immédiatement à la méditation. Cette technique peut contribuer à l’atteinte de la concentration.

Enfin, la technique la plus efficace permettant l’atteinte de la concentration est de débuter en visualisant dans l’espace devant soi le Bouddha Shakyamouni ou une autre figure inspirante et réciter une pratique rituelle ainsi qu’un mantra qui leur sont associés. Cela arrêtera toute distraction externe ainsi que toute pensée conceptuelle et permettra ensuite de concentrer l’esprit en un point. Cette technique permettra de réaliser le calme mental très rapidement, en cette vie même.

Les conditions favorables à l’atteinte du calme mental

Maitreya explique :

« Le sage médite en un endroit où les commodités sont accessibles, un endroit béni, salubre, près d’amis positifs et doté de tous les prérequis nécessaires au bien-être du yogi. »

a. L’accessibilité des commodités

L’accessibilité des commodités signifie demeurer dans un endroit retiré et paisible où notre présence ne nuit pas aux autres et où l’on peut facilement se procurer ce qui est nécessaire à la santé (nourriture, vêtements, etc.) Ceux ayant des besoins spécifiques en ce qui concerne les médicaments ou la nourriture devraient s’assurer que ce dont ils ont besoin ne leur fera pas défaut.

Particulièrement à notre époque, ce que nous devons à tout prix trouver est le temps. À cela doit s’ajouter une grande détermination. En effet, même si l’on réussit à trouver le temps pour méditer, mais qu’intérieurement on n’est pas prêt, on cherchera à faire autre chose, à accomplir un tout autre projet. De nos jours, ce genre d’obstacles abonde. Il est donc primordial de trouver du temps et d’avoir une grande détermination.

Si nous ne cherchons jamais à avoir le temps, il ne faut pas s’attendre à ce que le temps se présente de lui-même. En effet, c’est à celui qui cherche à atteindre le calme mental à aménager son temps à cette fin.

b. Un endroit béni

Demeurer dans un endroit sacré ne veut pas dire que l’on devrait absolument aller vivre à Bodhgayâ en Inde, au Tibet, ou encore dans un monastère, un ermitage, une grotte ou un désert. Toutefois, si l’on peut résider en un endroit visité par les grands maîtres du passé ou encore un endroit béni, non seulement les éléments et les forces extérieures ne dérangeront-ils pas, mais il sera plus facile de purifier l’esprit et d’engendrer en soi les bénéfices des réalisations.

Bref, un endroit béni n’implique pas seulement que le lieu soit béni. Le sens réel est que l’esprit doit être discipliné, pacifié et très pacifié. Si ces trois éléments sont présents, alors l’endroit est béni.

c. Un endroit salubre

On devrait demeurer dans un endroit libre d’épidémies, de maladies ou de climat extrême. De plus, l’eau et la terre ne devraient pas être contaminées.

En effet, les éléments extérieurs (terre, eau, feu et air) et les éléments intérieurs psychosomatiques (agrégats, éléments, sources de perception, canaux et vents) doivent être équilibrés. C’est également une condition contribuant à l’atteinte du calme mental. Un endroit salubre signifie à la fois un lieu et une situation où rien ne peut nuire à la santé.

Si les éléments extérieurs sont en déséquilibre et entraînent un climat extrême ou des épidémies, cela nuira à la santé. S’il survient des débalancements au niveau des éléments psychosomatiques qui créent des inconforts, des impuretés dans les canaux et les vents, etc., cela nuira à la santé également.

d. Des amis positifs

Il est préférable de s’entourer de plusieurs personnes positives partageant la même vision et la même attitude que la nôtre. En tant que débutant, il est très mauvais de demeurer seul et sans amis. On dit qu’on devrait avoir au minimum trois amis avec qui pratiquer.

e. Avoir tous les prérequis nécessaires au bien-être du yogi

On doit avoir reçu toutes les transmissions et explications nécessaires et surtout être devenu expert dans la pratique. De nos jours, certaines personnes ne sont pas intéressées à recevoir les instructions concernant le calme mental, mais souhaitent quand même méditer. Bien sûr, ce manque d’intérêt envers les instructions nuit grandement à leur pratique et leur bloque la voie à toute réalisation.

Le glorieux Atisha a dit :

« Celui en qui les prérequis au calme mental ont dégénéré, même s’il médite durant des milliers d’années avec effort, n’arrivera pas à développer la concentration. »

Ainsi, avant de pouvoir pratiquer, on doit avoir réuni toutes les conditions nécessaires et au minimum avoir reçu les instructions et transmissions. Si une seule des conditions manque, l’atteinte de réalisations sera extrêmement difficile. Par exemple, comment un avion pourrait-il voler s’il lui manque une pièce?

Certaines personnes se demandent parfois s’il y a une différence entre le fait de méditer le matin ou le soir. Le plus important est de savoir que si l’on médite lorsque le corps et l’esprit sont frais et dispos, lorsque l’esprit et clair et alerte, il sera plus facile de générer le calme mental.

Le soir, des obstacles au calme mental tels que la paresse se manifestent facilement. Le matin, l’esprit est plus clair et l’énergie circule avec plus d’aisance dans les canaux du corps. De plus, après une bonne nuit de sommeil, les souvenirs grossiers des activités et des problèmes des journées précédentes sont temporairement oubliés. Ainsi, le meilleur moment pour pratiquer la méditation sur le calme mental est avant de commencer les activités quotidiennes qui viendront à nouveau occuper l’esprit.

Le temps que prendra l’atteinte du calme mental dépend exclusivement de la réunion de toutes les conditions favorables. Il est dit que si l’on pratique les préparations continuellement avec l’ensemble des conditions extérieures et intérieures qui permettent la réalisation du calme mental, il pourra être atteint en moins de six mois. Cette information concerne toutefois des époques très vertueuses. De nos jours, le développement matériel et technologique cause beaucoup de distractions, d’agitation mentale et de pensées conceptuelles. Il est donc difficile de présumer du temps que cela pourrait prendre. Cela dépend surtout de l’attitude personnelle de chacun, car on ne parle pas d’une durée spécifique qui serait nécessaire pour atteindre le calme mental dans les textes classiques. Les pratiquants se doivent donc de bien connaître ces préparations et conditions favorables.

2. La pratique proprement dite 

La méditation est la familiarisation ou le maintien de l’esprit en concentration sur un objet visualisé clairement. C’est le propre d’un esprit qui ne se laisse pas diriger par les distractions externes et internes.

L’objet sur lequel on médite doit être visualisé [3] clairement à une distance d’environ deux mètres devant soi et 50 centimètres plus haut que le cœur, c’est-à-dire face à l’espace entre les sourcils. Il doit être perçu d’aspect lumineux et lourd, de la taille d’un pouce environ. Le fait de l’imaginer lumineux empêche le relâchement mental. Le visualiser lourd prévient l’agitation. La concentration doit absolument inclure trois caractéristiques, à savoir le mode d’appréhension, la stabilité et la clarté. Le mode d’appréhension doit être équilibré entre clarté et stabilité.

Quel objet devrait-on choisir pour la visualisation? Celui qui est à l’origine des instructions concernant le calme mental et la vision pénétrante à notre époque est le Bouddha Shakyamouni. Il est donc dit que de visualiser le corps du Bouddha contribue à l’achèvement des accumulations de mérite et de sagesse et à la purification des voiles, en plus de faciliter l’atteinte du calme mental.

Ces instructions sur la manière de visualiser l’objet s’adressent seulement aux pratiquants à la recherche du calme mental. Elles ne s’adressent pas à n’importe qui. Il est aussi possible de visualiser un objet tel qu’une goutte, une lettre, une lumière, une fleur, etc.

C’est l’image mentale qui doit être utilisée et non l’objet lui-même, car c’est la conscience mentale intérieure qui médite et qui pourra éventuellement atteindre le calme mental. Il n’est jamais fait mention dans les textes classiques d’une méditation exercée par une conscience sensorielle extérieure sur un objet physique.

Durée de la session de méditation

Les Terres des auditeurs et la majorité des autres textes classiques ne font pas clairement mention de la durée recommandée pour une séance de méditation. Le troisième volume des Étapes de la méditation de Kamalashila explique qu’on peut demeurer en méditation aussi longtemps qu’il est possible de le faire. Bien que cette mention fasse référence à une personne ayant déjà réalisé le calme mental et qui médite sur la vision pénétrante, il est évident qu’il en est de même pour la durée de la session de méditation sur le calme mental.

Si l’on a une période déterminée pour la pratique, comme c’est le cas lors d’une retraite, on fera quatre séances : une à l’aube, une l’avant-midi, une l’après-midi et une au crépuscule. Au début, si les séances de méditation sont trop longues, on sera facilement en proie à l’agitation et au relâchement. Il est donc préférable de faire plusieurs séances de courte durée. Selon la tradition suivie ici, le plus important est de respecter ses propres capacités physiques.

On peut demeurer en équilibre méditatif aussi longtemps qu’on ne ressent aucun inconfort ou obstacle physique ou mental. Dès que survient un obstacle, ne persistons pas et arrêtons immédiatement la séance. Éliminons les obstacles physiques et mentaux et reprenons ensuite la méditation. C’est ainsi que pensent les érudits. Nous devrions donc les imiter.

Maitreya explique :

« Il provient de l’abandon des cinq obstacles et de l’application des huit antidotes. Voici les cinq obstacles : la paresse, l’oubli de l’instruction, le relâchement et l’agitation, la non-application des antidotes et l’application excessive des antidotes. »

Les cinq obstacles au calme mental sont donc :

a)   la paresse;

b)   l’oubli de l’instruction;

c)   le relâchement et l’agitation;

d)   la non-application des antidotes aux obstacles;

e)   l’application excessive des antidotes lorsqu’il n’y a plus d’obstacles.

Les huit antidotes aux cinq obstacles sont :

a. la foi confiante,

b. l’aspiration,

c. l’effort joyeux,

d. la souplesse méditative,

e. l’attention,

f. la vigilance,

g. l’application de l’antidote,

h. l’équanimité de la non-application.

Les quatre premiers antidotes contrent la paresse; chacun des antidotes suivants s’appliquent aux quatre derniers obstacles respectivement. Maitreya  affirme :

« Ensuite, celui ayant atteint la grande souplesse physique et mentale est dit posséder l’application. »

Après avoir parcouru la totalité des neuf étapes, la concentration dotée de la félicité induite par la souplesse qui peut demeurer en équilibre méditatif sur son objet pour la durée désirée se nomme calme mental. Il est de deux types : celui ayant pour objet la multiplicité des phénomènes et celui ayant pour objet la nature réelle des phénomènes.

On le nomme calme mental [4] car l’esprit préalablement dispersé vers des objets extérieurs se pacifie (shi) par la demeure (nè) centrée sur un point vers un objet intérieur.

3. La conclusion 

À la fin d’une session de méditation incluant tous les aspects du calme mental, on doit faire des souhaits et dédicaces :

Les souhaits :

Ayant pacifié la distraction vers les objets erronés et analysé le sens de la réalité, bénissez-moi afin que naissent rapidement dans mon continuum mental la voie unissant le calme mental et la vision pénétrante.

Et les dédicaces :

L’esprit d’éveil est précieux. Puisse-il naître chez ceux en qui il n’est pas encore apparu. Là où il est né, puisse-t-il ne jamais dégénérer et croître toujours de plus en plus fort.

Il n’y a pas un seul moment qui ne soit inclus soit dans la séance de méditation, soit entre les séances de méditation. Si nous entraînons notre esprit pendant la séance de méditation mais que nous sommes distraits entre celles-ci, cela nuira grandement à notre pratique lors du retour en séance de méditation. Nous devons faire attention de ne pas nous laisser distraire à ces moments-là.

[1] Ici n’est présentée qu’une brève introduction sur le sujet. Le lecteur est prié de s’en remettre aux textes classiques pour plus de détails.

[2] L’enseignement du Bouddha se divise en deux niveaux : celui des soutras et celui des mantras. Le premier est le fondement, l’emphase étant mise sur l’étude, la réflexion et l’analyse. Développé sur la base d’une compréhension solide du premier, l’enseignement des mantras met l’emphase sur la visualisation et le pouvoir de l’imagination afin d’actualiser l’état d’éveil.

[3] Il ne s’agit pas de regarder une image devant soi, mais d’imaginer cette image devant soi, par la conscience mentale. C’est cette dernière qui atteint le calme mental, non la conscience visuelle.

[4] En tibétain : shinè; traduction littérale : demeure dans la paix. En sanscrit : samatha.

Dédicace

Puisse l’effort mis à composer Trouver le bonheur au quotidien : conseils de la sagesse bouddhiste tibétaine contribuer à ce que les problèmes disparaissent du monde et à ce que le bonheur, la joie et la paix y resplendissent rapidement! Puisse-t-il particulièrement contribuer à ce que Sa Sainteté le Dalaï-Lama et les autres précieux maîtres demeurent durant des centaines d’éons dans ce monde et que leurs souhaits s’accomplissent spontanément.

L’auteur demande également aux érudits qui pourraient déceler dans cet écrit des éléments superflus, des omissions ou des erreurs d’être indulgents envers lui.

Écrit par Guéshé Lobsang Samten à Québec, Canada

Guéshé Samten - www.lamasamten.com

Guéshé Samten – http://www.lamasamten.com

Les 6 conseils de Tilopa à Naropa

Tilopa
Tilopa

SIX CONSEILS DE TILOPA A NAROPA

1. Ne te rappelle pas : Laisse aller ce qui est déjà passé.

2. N’imagine pas : Laisse aller ce qui peut venir.

3. Ne pense pas : Laisse aller ce qui arrive maintenant.

4. N’examine pas : N’essaie pas d’interpréter quoi que ce soit.

5. Ne contrôle pas : N’essaie pas de faire en sorte que quelque chose arrive.

6. Repose-toi : Détend toi, maintenant, et repose-toi.

Les 11 préceptes de l’amour bienveillant (Maitri)

Maitri
Maitri

 

Les onzes préceptes de l’Amour bienveillant (Maitri)

28 janvier 2012 / Updated on 25 août 2013

Précepte 1. Ne discriminez jamais quiconque en fonction du nom, de l’apparence, de la couleur de la peau, de la classe sociale, des croyances, de la communauté d’appartenance, du pouvoir, de la position sociale ou des qualifications. Abandonnez également toute distinction entre les concepts de « matériel » ou « spirituel ».

Précepte 2. En vous familiarisant avec le Dharma éternel, la Voie et le Bouddha, demeurez respectueux de toutes les religions et croyances.

Précepte 3. Renoncez aux mensonges, aux accusations, aux contre-accusations, aux dénigrements ainsi qu’à toutes formes de commérages sans fondement.

Précepte 4. Délaissez toutes philosophies ou voies qui engendrent des divisions et des différences d’opinion; prenez la Voie Véritable.

Précepte 5. Demeurez constamment en union avec l’Essence du Bouddha; lui qui a suivi la Voie vraie et parfaite tout au long de sa vie et qui a renoncé à toute action malveillante.

Précepte 6. N’ayant pas encore atteint l’Illumination vous-mêmes, ne cherchez pas à prouver ce qu’elle est avec des mots savants; tant que vous serez dans la confusion, évitez de propager la confusion chez les autres.

Précepte 7. Renoncez à toutes formes de violence et de meurtres envers les êtres sensibles; par le fait même, ne consommez que de la nourriture saine qui ne nécessite aucune souffrance.

Précepte 8. N’ayez pas des opinions bornées vis-à-vis des peuples ou des pays sur la base de leur nationalité.

Précepte 9. En vous engageant sur la Voie vraie et parfaite du Bouddha, accomplissez des actions qui profitent à la Terre.

Précepte 10. Lorsqu’une personne réalise la Vérité, la Voie du Bouddha prend forme; ainsi atteignez l’Illumination pour tous les êtres sensibles.

Précepte 11. Grâce à une compréhension intériorisée des nombreux préceptes, restez dans l’état de Pure Conscience le plus élevé et profond; vous pourrez ainsi vous libérer de toutes vos servitudes.

En pratiquant ces préceptes, comme les membres de la Sangha tentent de les intérioriser, vous apporterez de nombreux bénéfices pour vous-mêmes ainsi que pour tous les êtres.

Puissiez-vous tous comprendre que ces préceptes ne visent pas à vous contraindre mais bien au contraire, à vous libérer de tous vos esclavages.

Traduit par: Jyampa Lhamo

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