Pourquoi méditer ?

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Ayya Khema

Extrait du livre « Being Nobody, Going Nowhere »

Traduit par Jeanne Schut

Pourquoi la méditation est-elle si importante ? Vous devez le savoir, sinon vous ne seriez pas en train de lire ce texte. Je voudrais insister sur le fait que la méditation n’est pas seulement une chose que l’on fait en plus du reste, quand on a du temps libre, mais qu’elle est essentielle à notre bien-être.

L’une de nos absurdités humaines consiste à penser constamment soit au passé, soit à l’avenir. Les jeunes pensent à l’avenir parce qu’ils en ont plus devant eux ; les plus âgés pensent davantage au passé parce que, pour eux, c’est là qu’il y a le plus à penser. Mais, pour vraiment vivre la vie, nous devons vivre chaque instant au présent. La vie ne s’est pas produite dans le passé – cela, ce sont des souvenirs. La vie ne se produira pas dans l’avenir – cela, ce sont des projets. Le seul moment où nous pouvons vivre la vie, c’est maintenant, à cet instant précis. Et, aussi absurde que cela puisse paraître, c’est une chose que nous devons apprendre à faire. En tant qu’êtres humains, avec une espérance de vie de soixante, soixante-dix ou quatre-vingts ans, nous devons apprendre à vraiment vivre la vie au présent. Quand nous aurons appris cela, nous aurons éliminé un grand nombre de nos problèmes.

Comme cela paraît simple mais comme c’est difficile ! Tous ceux qui s’y sont essayé le savent. Ceux d’entre vous qui n’ont pas encore essayé le découvriront certainement. Une prémisse tellement simple mais pas du tout facile à réaliser. Il n’y a qu’un seul moyen d’apprendre à vivre dans l’instant présent et c’est la méditation. La méditation a également d’autres aspects et facettes qui vont nous aider dans cet apprentissage.

Nous sommes tous parfaitement capables de prendre bien soin de notre corps. Nous le lavons au moins une fois par jour, souvent plus, et nous sortons avec des vêtements propres. Nous reposons notre corps la nuit – presque tout le monde a un endroit où dormir ; nous ne pourrions pas résister aux tensions de la vie si nous ne prenions pas de repos. Nous avons un toit pour protéger le corps de la pluie, du vent, du soleil, de la chaleur et du froid ; nous ne pourrions pas bien fonctionner sans cela. Nous nourrissons le corps avec des aliments sains pas avec du poison ; nous lui donnons ce que nous estimons bon pour lui. Nous faisons aussi des exercices physiques, au moins de la marche, sinon nos jambes seraient atrophiées et nous ne pourrions plus les utiliser. Eh bien, il faut faire exactement la même chose pour l’esprit !

En fait, il est encore plus important de prendre bien soin de l’esprit car c’est lui qui est le maître, tandis que le corps est son serviteur. Le meilleur des serviteurs, en parfaite condition physique, jeune, fort et vigoureux, s’il a un maître faible et dissolu qui ne sait pas quoi faire, ne pourra pas travailler convenablement. Le maître doit diriger le serviteur. Même quand le serviteur n’est ni très fort ni très vigoureux, si le maître est sage et efficace, la maisonnée sera en ordre.

L’esprit et le corps sont notre demeure. Si la demeure intérieure n’est pas en ordre, aucune maison extérieure ne peut l’être. La maison dans laquelle nous vivons et nous travaillons dépend de l’ordre que nous aurons créé dans notre demeure intérieure. Le maître, celui qui est responsable, doit être dans la meilleure forme possible.

Rien dans l’univers n’est comparable à l’esprit ni ne peut le remplacer. Tout est fabriqué par l’esprit. Pourtant nous le prenons tel qu’il est, sans y penser, ce qui est encore une autre absurdité. Personne ne prend le corps tel qu’il est, sans y penser. Quand le corps est malade, nous courons chez le médecin ; quand il a faim, nous le nourrissons vite ; quand il est fatigué, nous le mettons au repos. Mais qu’en est-il de l’esprit ? Seul le méditant prend soin de l’esprit.

Prendre soin de l’esprit est essentiel si nous voulons que la vie grandisse en profondeur et en vision. Sinon, elle reste en deux dimensions. La plupart des gens vivent leur vie en fonction de la réalité d’hier et de demain, du bien et du mal, du « j’aime » et du « je n’aime pas », du « je veux ceci et je ne veux pas de cela », du « ceci est à moi et cela est à toi ». Ce n’est que lorsque l’esprit est entraîné que nous percevons d’autres dimensions.

La première chose à faire avec l’esprit est de le laver, de le nettoyer ; pas seulement une ou deux fois par jour comme nous le faisons pour le corps mais à tout moment de la journée. Pour y parvenir, nous devons apprendre comment faire. Pour le corps, c’est très simple, nous utilisons de l’eau et du savon ; nous avons appris à nous laver quand nous étions enfants. Mais l’esprit ne peut être lavé que par l’esprit lui-même. Ce que l’esprit a mis là, l’esprit peut le retirer. Une seconde de concentration en méditation est une seconde de purification parce que, fort heureusement, l’esprit ne peut faire qu’une chose à la fois. Bien que, comme l’a dit le Bouddha, nous pouvons avoir trois mille « instants mentaux » en un clin d’œil, nous n’en avons pas autant en général et nous ne les avons pas tous en même temps. Les instants mentaux se suivent très rapidement mais seulement un par un.

Quand nous nous concentrons, les cinq obstacles – nos pollutions mentales [désir, aversion, torpeur, agitation et doute] – ne peuvent absolument pas apparaître parce que l’esprit ne peut faire qu’une chose à la fois. Et si nous réussissons à prolonger de plus en plus la durée de notre concentration, l’esprit parvient à se laver de ses pollutions les plus grossières.

Notre esprit, cet outil unique dans tout l’univers, est le seul que nous ayons. Si quelqu’un possède un excellent outil, il en prend assurément grand soin : il le polit, retire toute trace de rouille, l’aiguise, le graisse et le laisse au repos de temps en temps. De même, nous qui avons ce merveilleux outil qu’est l’esprit, capable d’accomplir n’importe quoi, y compris le complet éveil spirituel, nous devons apprendre à l’entretenir et le polir, faute de quoi il ne fonctionnera pas correctement.

Pendant la méditation, nous apprenons à vider l’esprit de ce que nous ne voulons pas y garder. Nous ne voulons garder à l’esprit que notre objet de méditation. Quand nous y parvenons de mieux en mieux, nous commençons à utiliser cette même capacité dans notre vie quotidienne pour nous aider à lâcher les pensées qui ne sont pas bénéfiques. C’est ainsi que notre pratique de la méditation nous aide au quotidien et que notre attention aux pensées bénéfiques dans la vie quotidienne nous aide dans la pratique de la méditation. La personne qui parvient à maîtriser ses pensées et apprend à penser uniquement à ce qu’elle veut, est un être « éveillé » ou arahant.

Ne soyez pas surpris si ce lâcher prise des pensées ne fonctionne pas tout le temps ; il fonctionnera certainement de temps en temps. On ressent une détente et un soulagement extraordinaires quand on arrive à penser, ne serait-ce qu’un instant, à ce que l’on veut penser parce que l’on est devenu maître de l’esprit au lieu d’être sous son emprise. L’implication dans toutes les pensées qui peuvent surgir, joyeuses ou tristes, sans cesse  fluctuantes – voilà ce que nous apprenons à lâcher quand nous parvenons à maintenir notre attention sur l’objet de méditation.

La seconde étape consiste à entraîner l’esprit. Un esprit non entraîné est comme une masse vacillante et fluctuante qui court d’un objet à l’autre et a beaucoup de mal à s’arrêter quelque part. Il vous est certainement arrivé, en lisant un livre, de réaliser, à la fin d’une page, que vous ne saviez pas ce que vous aviez lu et de devoir relire toute la page. L’esprit doit être entraîné pour pouvoir rester posé sur un point unique. C’est comme faire des pompes ou lever des poids : on développe des « muscles » dans l’esprit. La force ne peut venir qu’en entraînant l’esprit à faire exactement ce que l’on veut qu’il fasse, à se poser quand on veut qu’il se pose.

Cette force engendrée dans l’esprit est également liée au renoncement, au lâcher-prise que la concentration implique. Comme nous ne sommes pas des êtres éveillés, nous avons tous un ego assez fort. Le syndrome du « moi » et du « mien », ainsi que celui des opinions personnelles bien arrêtées, sont à l’origine de tous les problèmes du monde. Nous pouvons être certains que l’ego est renforcé quand nous pensons, parlons, lisons, voyons un film ou utilisons l’esprit dans l’intérêt de l’ego. Le grand renoncement qui naît de la méditation consiste à abandonner toute pensée. Quand il n’y a personne qui pense, il n’y a pas d’ego à affirmer.

Au début, il ne sera possible de lâcher les pensées que momentanément, mais c’est un pas dans la direction juste. La voie spirituelle n’est qu’une question de lâcher-prise ; il n’y a rien à obtenir ou à gagner. Bien que ces mots aient souvent été utilisés, ils ne sont qu’un moyen d’expression. En réalité, une voie spirituelle est une voie de renoncement, de lâcher-prise ; un abandon incessant de tout ce que nous avons construit autour de nous. Cela inclut nos possessions, nos habitudes conditionnées, nos idées, nos croyances et nos schémas de pensée. Il est difficile d’arrêter de penser en méditation parce que c’est comme un renoncement, un moment où l’ego perd tout support. Quand cela se produit pour la première fois, l’esprit réagit immédiatement en se disant : « Mais que s’est-il passé ? » et, bien sûr, on se retrouve à penser à nouveau !

Réussir à maintenir l’esprit posé sur un point unique permet de développer des « muscles » dans l’esprit ; cela lui donne force et puissance. L’enseignement du Bouddha est profond et extraordinaire, et seul un esprit profond et extraordinaire pourra vraiment avoir la compréhension de ce que le Bouddha a enseigné. Par conséquent, nous devons entraîner l’esprit dans ce but.

La force physique permet d’accomplir ce que nous voulons faire avec le corps. La force de l’esprit permet de faire la même chose avec l’esprit. Un esprit fort ne souffre pas de l’ennui, de la frustration, de la dépression ou de la tristesse. Il a appris à lâcher ce qu’il ne veut pas entretenir ; la pratique de la méditation lui a donné les muscles nécessaires pour cela.

L’esprit – l’outil le plus précieux et le plus complexe qui soit dans l’univers – a également besoin d’être mis au repos. Or nous pensons depuis notre plus jeune âge, sans compter toutes les innombrables vies qui ont précédé celle-ci. Toute la journée, nous pensons ; toute la nuit, nous rêvons ; il n’y a pas un instant de repos. Nous allons bien en vacances mais qu’est-ce qui va en vacances ? C’est le corps ! Il va à la plage, à la montagne, dans un pays nouveau mais que fait l’esprit ? Au lieu de penser à tout ce qui le préoccupe à la maison ou au travail, il pense aux choses qu’il va pouvoir visiter, écouter ou goûter dans ce nouveau lieu. L’esprit ne prend pas de vacances ; il pense simplement à autre chose.

Si nous ne laissions pas le corps se reposer, la nuit, il ne fonctionnerait pas très longtemps. Notre esprit a, lui aussi, besoin de repos mais ce repos ne peut être obtenu dans le sommeil. Le seul moment où l’esprit peut vraiment se reposer, c’est quand il arrête de penser et commence à simplement ressentir les choses. L’une des images que l’on utilise pour parler de l’esprit est un écran blanc sur lequel un film est projeté en continu. Parce que le film – le jeu permanent des pensées – est continu, on oublie qu’il y a forcément un écran derrière, sur lequel tout cela est projeté.

Si, en méditation, nous arrêtons le film un instant, nous faisons l’expérience de la pureté originelle de notre esprit. C’est un moment de félicité extraordinaire, un moment porteur d’une forme de bonheur introuvable ailleurs ni autrement, un bonheur indépendant des circonstances extérieures. Il n’est pas inconditionné mais il est conditionné uniquement par la concentration. Il ne dépend pas de la qualité de la nourriture ou du climat, des distractions ou des relations avec les gens ; il ne dépend ni des autres ni de leurs réactions positives ni des objets que l’on possède car tout cela n’a rien de stable, on ne peut compter dessus parce que ces choses changent tout le temps. Par contre, on peut compter sur la concentration si on la pratique régulièrement.

Une fois que la verbalisation mentale s’arrête, non seulement le calme apparaît mais il y a aussi un sentiment de contentement. L’esprit a enfin trouvé sa place. Nous ne serions guère heureux si notre corps n’avait pas de maison, pas de lieu où se poser. De même, nous ne pouvons être heureux si nous n’avons pas d’endroit où poser notre esprit. Cet espace paisible et calme est la demeure de l’esprit. Il peut y trouver refuge et s’y reposer, exactement comme le corps se repose, après une journée de travail, dans un fauteuil et, la nuit, dans un lit. Désormais, l’esprit peut lui aussi se détendre. Il n’est pas obligé de penser.

Toute pensée crée du mouvement dans l’esprit et, de ce fait, une friction apparaît. Tout ce qui bouge crée une friction. Mais, dès l’instant où nous détendons l’esprit et le laissons se reposer, il gagne en force ainsi qu’en joie car il sait, maintenant, qu’il peut se poser à tout moment. La joie trouvée en méditation se transpose dans la vie quotidienne car l’esprit sait désormais que rien ne doit être pris trop au sérieux, qu’il peut rentrer chez lui pour y retrouver le calme et la paix.

Telles sont les principales raisons pour lesquelles la vie ne peut jamais être pleinement satisfaisante sans la méditation. Elle peut nous offrir des circonstances extérieures agréables mais la satisfaction que l’on trouve grâce à la vie intérieure est beaucoup plus vaste. Le lâcher-prise, le renoncement, apportent une vision profonde, la compréhension que l’ego ne fait que vouloir, vouloir et, par conséquent, vouloir penser aussi. Quand l’ego cesse de vouloir, il n’a pas besoin de penser. Quand l’ego cesse de vouloir, toute forme d’insatisfaction disparaît. Voilà pourquoi nous devrions méditer.

Blog sur les pervers narcissiques

Je vous invite à visiter ce blog si vous avez été victime de pervers narcissique.

https://bonheuretamour.wordpress.com/author/bonheuretamour/

J’ai moi-même été élevée par une femme perverse narcissique ; c’est un sujet que j’évoque rarement pour ne pas avoir à me replonger dans ces sombres souvenirs. Continuer à lire … « Blog sur les pervers narcissiques »

Les 10 pensées cognitives dysfonctionnelles

Pensées
Pensées

Les 10 pensées dysfonctionnelles types.

Les pensées dysfonctionnelles sont des distorsions cognitives très courantes chez les personnes dépressives. Ce sont des façons de penser stériles, souvent stéréotypées, qui s’appliquent de manière quasi-automatique (on parle également de « pensées automatiques »), et amènent le sujet à avoir une vision très sombre du monde.
Voici les 10 pensées dysfonctionnelles les plus répandues (liste d’après A. Beck & D. Burns) :

Liste des pensées dysfonctionnelles

1- La pensée dichotomique (principe du tout ou rien). C’est le fait de penser que si une chose n’est pas exactement comme nous le souhaitons, alors il s’agit d’un échec. Il s’agit d’une perte totale des nuances. Ex. : « Si je n’ai pas été embauché, c’est que je ne vaux rien », « Si je n’ai pas 20 sur 20 à cet examen, c’est que je suis nul ». Dans ces conditions, avoir 18 sur 20 à un examen, ou n’être « que » le second de sa promotion peuvent être perçus comme des échecs cuisants.

2- La surgénéralisation : on construit des règles pour son comportement futur à partir de quelques événements négatifs passés. Ex. : « Elle n’a pas voulu sortir avec moi ; je vois bien que je n’arriverai jamais à sortir avec une fille ». Avec la surgénéralisation, un seul événement négatif peut influer tout le comportement à venir d’une personne qui se voit alors vouée à l’échec. On peut distinguer 2 grands types de surgénéralisation

2-a : La surgénéralisation verticale : un échec dans un domaine à un moment donné, et c’est tout le domaine en question (passé, présent et avenir) qui est perçu comme un échec et perdu d’avance. Ex : « Elle ne veut pas sortir avec moi. J’ai toujours tout raté en amour, je serai seul et malheureux toute ma vie ».

 
2-b : La surgénéralisation horizontale : c’est le fait de lier entre eux des problèmes différents, là où ça n’a pas lieux d’être. Un échec dans un domaine va amener la personne à voir des échecs dans tous les domaines. Ex. : « J’ai été licencié de mon entreprise, ce n’est pas étonnant, je rate tout ce que je fais dans la vie ».

 
3- L’abstraction sélective : c’est un filtre mental qui ne laisse percevoir que le côté négatif des choses. On se focalise sur les détails déplaisants, ce qui nous conduit à voir l’ensemble en négatif. Ex. : une personne passe une soirée avec des gens agréables et intéressants, elle s’amuse, elle danse, lorsque quelqu’un renverse du café sur sa chemise. A cause de cet incident, elle en conclut que la soirée est totalement gâchée. Autre exemple : un joueur de tennis gagne lors d’une rencontre sportive, mais au lieu de s’en réjouir, il passe plusieurs jours à ressasser les erreurs qu’il a commises pendant le match et à s’en faire le reproche.

4- La disqualification du positif : on transforme une expérience neutre ou positive en expérience négative. Ex. : on me fait un compliment, j’en déduis que « tout le monde sait que c’est faux, on me dit ça juste pour me faire plaisir », ou encore : « Le soutien des gens qui m’aiment ne compte pas. Ils ne connaissent pas ma vraie nature ». C’est une sorte d’alchimie inversée où l’on transforme de l’or en plomb.

5- Les conclusions hâtives (ou principe de l’inférence arbitraire) : on imagine des scénarios noirs sans preuve et on y porte crédit. On peut en distinguer 2 sortes :

5-a : Les lectures des pensées d’autrui : C’est lorsque l’on croit connaître les pensées des autres en se fiant à de maigres indices. Ex: « Je lui ai laissé un message mais il ne m’a pas rappelé, il ne me considère plus comme son ami. », ou bien : « Mon patron m’a regardé de travers, il pense certainement me licencier ».

 
5-b : Les erreurs de voyance : faire des prédictions pessimistes et les considérer comme vraies. Ex. : « Je vais devenir folle. », « Cette thérapie ne marchera pas, je suis incurable. », « Je vais rester seul toute ma vie. »

 
6- Exagération (dramatisation) et minimalisation : on exagère ses erreurs et on minimise ses points forts. Exemple d’exagération : « J’ai fait une erreur au travail, tout le monde va le savoir et je serai complètement ridicule aux yeux de tous. » ; Exemple de minimalisation : « J’ai trouvé la solution au problème, mais c’est simplement parce que j’ai eu un coup de chance ».

 
7- Le raisonnement émotionnel : c’est se servir de ses sentiments comme s’il s’agissait de preuves. Ex. : « Je me sens désespéré, donc mes problèmes doivent être impossibles à résoudre. » ; « Je ne me sens pas de taille à affronter une situation, donc je suis un looser. » ; « Si je me sens dégoûté de ce monde, c’est parce qu’il n’a rien à m’offrir » ; « Si je suis angoissé tout le temps, c’est bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas ».

8- Les fausses obligations (« musturbation » en anglais) : Se fixer arbitrairement des buts à atteindre (je dois, je devrais…). Ex. : « Je dois absolument faire le ménage chez moi. ». Résultats : si l’on n’atteint pas ses objectifs, on se sent coupable. On peut également appliquer cette règle pour les autres (on me doit…) : « Après tout ce que j’ai fait pour lui, il pourrait au moins être reconnaissant. » Cela conduit à un sentiment d’amertume, de ressentiment, et à l’idée que l’on est la seule personne à se conduire convenablement.

9- L’étiquetage : ce sont des jugements définitifs et émotionnellement chargés que l’on porte sur les autres ou sur soi-même. Ex. : « Cette personne est un monstre. » ; dire « Je suis complètement nul » au lieu de dire « J’ai fait une erreur ».

10- La personnalisation : se sentir responsable du comportement des autres. Ex. : « Si mon fils ne travaille pas à l’école, c’est parce que je suis une mauvaise mère. », « Ce qui arrive est ma faute. » La personnalisation conduit à un sentiment de culpabilité. C’est l’erreur consistant à penser pouvoir gérer la vie des autres (alors qu’on ne peut que l’influencer).

Source : therapie.cognitive.free.fr

ps : j’ajoute un lien qui permet de faire le test 😉

http://therapie.cognitive.free.fr/das.html

Pourquoi crions-nous quand nous sommes en colère ?

Colère
Colère

Pourquoi Crions-nous Lorsque Nous Sommes En Colère ?

Voilà une histoire traditionnelle qui répond à cette question…

Un sage indien qui visitait les bords du Gange passa à côté de plusieurs membres d’une même famille qui se hurlait dessus apparemment en colère les uns contre les autres.

Le sage se retourna vers ses disciples, et leur demanda :

« Pourquoi les personnes en colères se crient-elles dessus lorsqu’elles parlent ? »
Les disciples réfléchirent un instant, puis l’un d’un répondit « nous crions lorsque nous perdons notre calme.

– Mais pourquoi crier alors que la personne se trouve juste face à vous. Ne peut-on pas exprimer son désaccord de manière apaisée ? » demanda le sage.

Les disciples proposèrent d’autres réponses, mais aucune ne les satisfasse vraiment.

Enfin, le sage prit la parole et expliqua

« Lorsque deux personnes sont en colères, leurs cœurs s’éloignent. Pour couvrir la distance, ils doivent crier pour pouvoir s’entendre. Plus la colère est importante, plus fort ils doivent s’exprimer pour espérer se comprendre.

Que se passent-ils lorsque deux personnes s’aiment ? Ils ne se crient pas dessus, mais parlent en douceur, car leurs cœurs sont proches. Lorsque leur amour grandit, un simple regard suffit à se comprendre. »

Le sage ajouta

« Lorsque vous êtes en désaccord avec une personne, ne laissez pas votre cœur s’éloigner. Ne prononcez pas des mots qui vont vous éloigner l’un de l’autre. Car sinon, viendra un jour où la distance sera si grande que vous ne pourrez plus retrouver le chemin du retour vers leur cœur. »

 

Pris sur Facebook

Le besoin d’établir une vraie relation

Intimité
Intimité

Pourquoi avons-nous tellement envie d’établir une vraie relation avec un autre être humain?

Ce que j’aimerais, c’est avoir quelqu’un avec qui, à l’occasion, je pourrais sourire

Tout être humain connaît l’aspiration à vivre une véritable rencontre. Dans une lettre, le philosophe Ludwig Wittgenstein l’exprime de manière toute simple : « Je n’ai personne ici avec qui je puisse parler. Excellente chose dans un sens, mais dans une autre mauvaise. Il serait vraiment bon, de temps en temps, de pouvoir parler à quelqu’un sur un ton d’amitié. Ce ne sont pas les conversations qui me manquent. Ce que j’aimerais, c’est avoir quelqu’un avec qui, à l’occasion, je pourrais sourire. »

Je trouve ces remarques poignantes de vérité. Car elles montrent que le cœur de la véritable rencontre, n’est pas lié au premier chef à la qualité de la conversation ou aux informations échangées mais à autre chose de plus impalpable et pourtant d’essentiel : « parler à quelqu’un sur un ton d’amitié », « pouvoir sourire ».
Nous pourrions tout avoir, avoir tout réussi, mais si nous font défaut ces petits moments, nous savons, au fond de nous, qu’il nous manque l’essentiel.

Notre cœur a besoin de chaleur, d’aimer et d’être aimé, qu’une rencontre réelle ait lieu. Evoquant sa relation avec un collègue d’université, Wittgenstein écrit : « J’aime bien Moore, et j’ai beaucoup de respect pour lui. Mais c’est tout. Ce sentiment ne me fait pas chaud au cœur (ou fort peu), car ce qui réchauffe le cœur c’est la tendresse humaine ; et, […] Moore ignore cette forme de tendresse. »

Dans la plupart des livres et des discussions sur l’amour et sur la relation, il est fait l’impasse sur ce socle pourtant indispensable : cette aspiration à une authentique rencontre. Sont évoquées des directions toutes différentes : comment va-t-on s’y prendre pour nouer des relations, s’organiser au mieux, utiliser les outils les plus efficaces pour obtenir ce que nous voulons…Mais toutes ces stratégies et techniques nous empêchent en réalité de nous ouvrir pour de bon et en ce sens, elles nous égarent. Nos raisonnements même nous perdent souvent car ils oublient cette dimension qui permet à deux êtres de se rencontrer.

Le texte de Wittgenstein ne dit pas seulement une expérience réelle que chacun de nous fait, mais il nous indique aussi un pas décisif à accomplir : reconnaître la vulnérabilité de notre propre cœur qui souffre d’être isolé et cherche un lien réel. Faute d’avoir cette honnêteté, aucun chemin ne peut s’ouvrir. Nous restons dans le semblant.

L’intimité oubliée et l’espace d’une réelle rencontre

Reconnaître notre vulnérabilité, c’est donner droit à la dimension de l’intimité.
Mais qu’est-ce que l’intimité?  
L’intimité est une sorte de présence chaleureuse où je suis tout entier, dans la candeur et la nudité la plus entière, en lien avec tout ce qui est, l’autre comme la lune et le soleil, le ciel et la terre. Je suis alors ouvert sans aucun calcul.
Etrangement, l’intimité ne dépend pas des circonstances. Je peux l’éprouver avec un être qui m’est cher, alors qu’il est en train de me parler des problèmes que pose sa déclaration fiscale ou pendant que nous pelons ensemble des pommes de terre. En réalité, peu importe les circonstances : quand l’intimité se déploie, nous ne sommes plus séparés.
Et en ce sens, l’important n’est pas uniquement l’amitié au sens le plus haut, mais aussi tous ces moments teintés de cette atmosphère confiante et chaleureuse. Et en effet, une rencontre réelle peut avoir lieu avec quelqu’un que je ne reverrai jamais plus.

Malheureusement, cette expérience est souvent manquée.
Notre temps est terrorisé à l’idée de l’intimité qu’il considère comme une perte d’indépendance, une forme de vulnérabilité, une menace même. Moore ne peut pas l’accueillir et tant de gens, comme lui, la repoussent dans les marges de leur existence ! Ils sont pris par une force qui le plus souvent les dépasse. Ils ne voient pas comment faire pour ne pas garder le contrôle (ou croire le garder). Ils ne veulent pas se découvrir. Ils se mettent à l’abri derrière un masque, un rôle, une fonction, une image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes et qui finit, contre leur propre désir, par les ensevelir. Ils gardent leur distance, sans trop savoir comment faire autrement.
Autrement dit, si nous disons vouloir la chaleur de l’amitié, en revanche nous ne sommes pas du tout décidés à lui donner place. Nous travaillons à l’empêcher. Notre existence se passe même, la plupart du temps, dans une bataille, souvent non consciente, contre elle.
Cela se manifeste par deux attitudes de fond.
Nous sommes pris dans une sorte de course chronique. Nous agissons, sans savoir si ce que nous faisons, nous voulons vraiment le faire, si notre action est véritablement juste. Nous voulons sentir que nous sommes en mouvement, que « les choses bougent » comme « on dit », qu’il se passe quelque chose. Ce rythme effréné nous rassure certes, mais nous accable aussi. Nous faisons ce qu’il y a à faire, par devoir, par nécessité ou pour nous rassurer, favorisant la grande comédie sociale, mais nous ne rencontrons rien, ne touchons rien, n’embrassons rien. Nous sommes tout autant à distance de nous que des êtres, des choses et du monde. Nous ne prenons pas le temps et le risque d’une rencontre réelle, de baisser notre garde, de nous arrêter.
Ou, d’une toute autre façon, nous choisissons de vivre dans notre bulle, à l’écart des choses et des réalités — flottant à la surface. Nous espérons être ainsi à l’abri des difficultés, des demandes et des trahisons, mais nous ne faisons que nous envaser dans les marécages du moi-moi-même-et-encore-moi. La grande illusion est de croire que l’intimité se déploie si je m’écoute, si je me « branche sur mon ressenti ». Ce narcissisme n’a rien à voir avec l’intimité, qui est primordialement un rapport réel. La méditation est souvent confondue et présentée comme une telle introversion. C’est un contresens, car méditer ne consiste pas à se regarder le nombril, à se centrer sur soi-même, mais à apprendre à s’ouvrir pour de bon, réellement.
Ni l’extraversion ni l’introversion ne peuvent nous donner accès à la véritable intimité qui est accueil et écoute, ouverture et respect.

Les experts en intimité dans un parking

La grande difficulté est que l’intimité ne se force pas, ne s’impose pas, ne s’achète pas. Elle est même profondément inutile.
Elle se donne à celui qui est sans projet, et à lui seul.
Aussi, elle n’est présente que pour autant que je renonce à la contrôler!
Si je parle à quelqu’un dans le but d’obtenir quelque chose, je ne suis pas entièrement là avec lui. C’est si, et seulement si je peux être avec quelqu’un pour rien, sans « agenda », que je donne la possibilité à l’intimité de se déployer.
Il me faut donc mourir à une certaine idée de moi moi-même, si je veux lui donner droit — et être ainsi comme le phénix, l’oiseau de la lumière qui brûle et renait de ses cendres. En un sens très profond, aimer implique cet abandon où je me consume pour mieux m’ouvrir à neuf. Tel est ce que Rilke nomme la pauvreté, je n’ai plus rien sauf « une lumière au fond du cœur » et qui est cette disponibilité à laquelle je consens et que je ne peux pas manipuler.
Etrange paradoxe : je ne peux pas décider d’être ouvert, d’aimer, et que soit fait place à l’intimité.
L’intimité ne peut venir que par surprise, comme une sorte de cadeau ou de grâce — même si un tel présent demande de notre part de lui ménager place, ce qui n’est pas un mince travail!
Il ne faut donc surtout pas confondre ce travail d’attention et d’ouverture, ce travail de désobstruction, d’abandon, avec cette stratégie des experts en intimité : ils vous touchent le bras, sont très souriants mais pour qu’aucune rencontre réelle n’ait lieu. Ils déploient des stratégies, pour ne pas prendre le risque décisif.
Il vaut bien mieux, en vérité, avoir une relation purement professionnelle et polie que prétendre être dans un rapport d’intimité faux.
Aucune méthode ne pourra nous permettre d’apprendre la relation. Ceux qui prétendent le contraire nous trompent.
Il y a bien deux façons de manquer une rencontre : la refuser en s’en détournant (parce qu’on n’a pas le temps, pas la disponibilité, parce qu’on a pas envie de sortir de soi-même) ou la jouer et en jouer. Aucune des deux n’est préférable.

Pour que l’intimité se manifeste, il faut une terre qui l’accueille.
Si vous posez une graine sur un parking, il y a peu de chance qu’une plante pousse! Même s’il peut y avoir des surprises, car il est impossible d’empêcher une fois pour toute l’intimité de survenir. Parce que tout être humain n’aspire, au fond de son cœur, qu’à cela et parce qu’il y a des moments où nos efforts pour nous barricader faiblissent — il arrive à des fleurs de pousser sur le béton le plus dur, il arrive que les cœurs de pierre soient touchés, que la sauvagerie soit apaisée.
Il est cependant préférable de lui donner droit. Et cela implique de baisser sa garde, d’accepter l’élément d’aventure que contient chaque moment que nous vivons, de sortir du cadre de ses raisonnements, de ses valeurs et de ses croyances.

Fabrice Midal Ecole Occidentale de Méditation

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