Comment accueillir sans juger

Laissez venir ce qui vient...
Laissez venir ce qui vient…

Nous avons un besoin compulsif de juger chaque situation avant même de l’avoir expérimentée.

Quand quelque chose survient dans notre vie, nous nous posons inconsciemment la question « est-ce que c’est bien pour nous ? », et même parfois avant de nous la poser, nous « savons » qu’elle est positive, négative ou qu’elle ne nous apportera rien ! A partir de ce jugement (j’ai parlé des 3 poisons de l’esprit dans cet article), nous projetons déjà la réponse qui s’est imposée à nous ; si nous pensons que ce qui nous arrive est positif, alors nous allons faire en sorte que la situation soit conforme à notre pensée initiale, idem si nous jugeons la situation négative, et si elle ne fait pas écho en nous, nous ne nous y intéresserons même pas ! Ces trois jugements sont les trois poisons initiaux de l’esprit.

En quoi cela peut-il poser un problème ?

1 – En posant d’entrée un jugement, nous n’accueillons pas ce qui est puisque nous avons déjà décrété que c’était positif ou négatif, ou que ça nous laissait indifférent.

2 – En émettant un jugement, nous transformons ou projetons notre réalité sur l’autre ; ce concept peut sembler un peu compliqué pour celui ou celle qui n’a pas encore expérimenté son esprit en tant que projection, mais ça fonctionne de cette façon, nous allons précisément amener l’autre ou la situation à se conformer à notre réalité consciente ou inconsciente.

3 – En émettant un jugement, nous nous ôtons toute possibilité de découvrir l’autre – en réalité, nous nous ôtons toute possibilité de nous découvrir nous-mêmes puisque l’autre n’est qu’une projection.

4 – Nos jugements ne sont que le fruit de notre expérience, nos images, nos souvenirs, nos souffrances, nos conditionnements, nos croyances etc. Tout cela est analysé en un temps record par l’esprit, qui apportera alors sa réponse : oui, non, ou « ça ne m’intéresse pas »

Peut-on faire autrement ?

C’est difficile en effet de ne pas émettre de jugement, parce que le mécanisme est bien souvent inconscient. Nous associons les éléments vécus à ceux présents. Pour prendre un exemple, j’ai détesté pendant longtemps la couleur orange, parce qu’étant enfant, je passais mes journées dans une chambre tapissée en orange. Et comme cette chambre était synonyme de souffrance, j’ai amalgamé orange et souffrance ; par la suite, j’ai inconsciemment rejeté tout ce qui était orange, sans même me poser la question de savoir ce qu’il y avait derrière cette couleur ! Si une personne croisait mon chemin et était habillée en orange, alors l’autre disparaissait, en revoyant cette couleur, je revoyais ma souffrance, l’autre n’existait donc plus, car je l’avais associé à la souffrance. Du coup, je ne voulais même pas le connaître. Sur mon site par exemple, j’ai mis longtemps à y mettre des cornalines, car la cornaline est une pierre orange, et je ne voulais pas voir cette couleur. Et on le comprend bien, c’est moi-même que je voulais éviter…

Alors, comment faire pour accueillir sans juger ?

–          Nettoyer, en relâchant l’esprit, par la méditation, ce qui va nous permettre de libérer petit à petit nos mémoires. Il y a d’autres techniques thérapeutiques qui permettent également ce grand nettoyage, mais globalement, il n’y a que le temps et l’énergie qu’on y consacre qui puisse venir à bout de ces mémoires, car en définitive, on ne connait pas exactement l’étendue de ce qui se trouve à l’intérieur de nous-mêmes.

–          S’entraîner au non-jugement, et ça, c’est un travail de tous les jours. Il s’agit de rééduquer notre esprit en s’interdisant tout jugement ; en faisant ce travail, on réalise à quel point nous en étions bardés. Le bouddhisme propose un enseignement très particulier à ce sujet, qui s’appelle le Lodjong ou entraînement de l’esprit, et cela ne se limite pas à nos seuls jugements.

–          Retenir la leçon des expériences passées car l’objectif de chaque expérience est bien que nous en apprenions quelque chose. Si la leçon n’a pas été retenue, alors acceptons qu’elle se représente à nous !

Pour la petite histoire, il y a quelques mois, alors que je sortais tout juste d’une relation difficile, se présente à moi une autre personne. Mon premier réflexe a été de me dire « après ce qui m’est arrivé, ça ne pourra pas être pire » Première erreur, ça a été pire. Puis lorsque récemment cette relation s’est terminée, je me suis dit que c’était ce qui m’arrivait de pire ! Seconde erreur : ça a été une libération ! En conclusion, j’en ai tiré plusieurs leçons : ne pas juger une situation, quelle qu’elle soit, avant de l’avoir vécue. Ne pas juger une situation, même si on l’a vécue, car elle nous enseigne toujours quelque chose. Enfin, penser le moins possible, ne pas anticiper ni dans un sens, ni dans un autre, car on ne sait absolument pas à l’avance de quoi sera fait le lendemain, seul notre mental a la croyance de tout maîtriser, en réalité, il se passe ce qui doit se passer. Parce que dans l’instant présent, il n’est ni passé, ni avenir, l’instant présent est là, disponible immédiatement et seul cet instant existe !

Belle journée à tous

Françoise

 

Percevoir la réalité est la fin de l’illusion

Percevoir la Réalité est la fin de l’Illusion, la fin de l’Illusion est la Réalisation – Eveil Oriental –

Le mantra de Padmasambhava

http://www.youtube.com/watch?v=4f_9VgJdUuM&feature=player_embedded

Guru Rinpoché
Guru Rinpoché

La puissance du mantra OM AH HUM VAJRA GURU PADMA SIDDHI HUM

En tibétain: OM A HOUNG BENZA GOUROU PÉMA SIDDHI HOUNG

Gourou Padmasambhava est réputé être l’un des grands sages les plus extraordinaires de l’histoire Bouddhiste. Gourou Rinpoché, l’un des plus grand adeptes de l’Inde Bouddhiste, est considéré comme le fondateur historique du bouddhisme tibétain. Padmasambhava fut un maître historique : on dit que c’est lui qui a réussi à convertir le Tibet au bouddhisme. Il fut un célèbre érudit, méditant et magicien et son mantra rappelle sa nature riche et variée.Laissez vous émerveiller par la puissance de son mantra! A notre époque violente et chaotique, le mantra de Padmasambhava possède une puissance de paix et de guérison, de transformation et de protection incomparable. Récitez-le doucement, avec une attention profonde, et laissez votre souffle, le mantra et votre conscience, graduellement ne faire qu’un. Ou bien chantez-le avec inspiration et détendez vous dans le profond silence qui s’ensuit parfois.

Les mots « Om Ah Hum » n’ont pas de signification conceptuelle. Ils sont souvent associés respectivement au corps, à la parole et à l’esprit (donc à l’être tout entier). Ceci suggère que nous saluons les vertus que représente Padmasambhava de tout notre cœur (ainsi qu’avec tout notre esprit et tout notre corps). « Vajra » signifie « éclair de diamant » et représente l’énergie de l’esprit éveillé ; « guru », bien sûr, signifie maître sage ; « padma » signifie « lotus », rappellant la nature aimante et la compassion de l’éveil ; et « siddhi » signifie accomplissement ou pouvoirs surnaturels, car les éveillés agissent sagement mais de manière parfois difficilement compréhensible. »C’est le mantra le plus précieux.
Ce mantra est complet et parfait parce qu’il est l’essence véritable de tous les bouddhas des trois temps, de tous les maîtres, de toutes les déités, de toutes les dâkinis et de tous les protecteurs. Si quelqu’un demande qu’elle la cause d’une telle perfection, fais lui bien écouter le mantra et scelle fermement son esprit. Fais lui répéter le mantra encore et encore. Fais le lui écrire, puis instruis-le et explique sa signification à tous les êtres sensibles à venir. »
Sogyal Rinpoché

Ne blâmez pas les croyances d’autrui

Il ne faut jamais blâmer la croyance des autres

Il ne faut jamais blâmer la croyance des autres
«Il ne faut jamais blâmer la croyance des autres, c’est ainsi qu’on ne fait de tort à personne. Il y a même des circonstances où l’on doit honorer en autrui la croyance qu’on ne partage pas.»[ Bouddha ]

La méditation Samatha

La méditation Samatha

L’esprit non entraîné ressemble à un cheval sauvage. Il s’enfuit au loin quand on essaye de le découvrir, s’effarouche quand on essaye de l’approcher. Si on trouve un moyen de le monter, il prend le mors aux dents et finalement nous désarçonne et nous envoie directement rouler dans la boue. Il y a un potentiel de communication et de relation entre le cheval et le cavalier, entre l’esprit et le soi, mais le cheval a besoin d’un entraînement pour devenir un participant volontaire à cette relation.

On entraîne son esprit à l’aide de la pratique de samatha, qui est la forme la plus simple de méditation assise. Samatha est un mot sanskrit qui signifie “demeurer en paix.” Comme tous les types de méditation, celle-ci repose sur deux principes fondamentaux, qu’on appelle en tibétain ngotro et gom. Ngotro signifie “être présent” à l’objet de méditation, alors que gom veut dire “devenir familier.” Dans la pratique de samatha, on est présenté au simple acte de respirer et on en devient familier. C’est notre objet de concentration, le lieu vers lequel on revient sans cesse lorsque l’esprit s’est échappé et qu’on se retrouve cramponné au cou du cheval, espérant qu’on ne va pas se retrouver trop loin de la maison.

Comment pratique Samatha

Il convient d’adopter une posture confortable, assise ou en tailleur au sol (position du lotus), les mains posées sur les cuisses ou jointes au centre (juste en dessous du nombril). Dès qu’on se sent confortablement installé(e), on garde les yeux ouverts, on peut fixer un point ou pas, cela dépend des écoles. On concentre d’abord notre attention sur le souffle en effectuant 21 respirations conscientes (on prend conscience du souffle présent à l’inspir et du souffle présent à l’expir). Puis on adopte une vision contemplative : sans se fixer sur un précis, on essaie d’avoir une vision panoramique de  l’espace qui nous entoure, on appelle ça la contemplation.

A chaque fois qu’une pensée s’impose à notre conscience, on la reconnait, on l’accueille, on l’étiquette en tant que « penser » et on la laisse partir (peu importe que la pensée soit agréable ou insupportable). Le principe est assez simple, il est tout simplement de prendre conscience de nos pensées, de ne pas s’y accrocher, juste les voir pour ce qu’elles sont, de simples pensées. Dans le même temps, on prend conscience de ce qui nous entoure dans l’instant présent (bruits, sensations corporelles..) et, de la même façon, on les accueille tout simplement.

Dans la pratique de Samatha, il est important d’accueillir Tout ce qui se présente, y compris nos propres résistances, sans juger ni repousser, car comme dit le proverbe « ce que je fuis me suit…. ».

Que peut-on attendre de la pratique de Samatha ?

C’est une pratique de base utilisée dans toutes les méditations. Que l’on pratique Tonglen, Vipassana…, dès que le mental commence à prendre le dessus et se met à fonctionner en boucle, nous revenons à notre souffle et étiquetons les pensées, nous prenons conscience de l’espace qui vous entoure. C’est la présence à ce qui est, c’est tout, il n’y a rien d’autre à faire !

Le simple fait d’accueillir ses propres pensées et de les laisser partir entraîne leur dissolution immédiate.

Au fur et à mesure de la pratique de Samatha, on parvient petit à petit à nous dissocier de nos pensées, de telle sorte que nous nous rendons compte que ce ne sont pas les pensées en elles-mêmes qui posent problème, mais bien le fait que nous nous y accrochions et que nous les considérions comme solides et réelles ! Avec l’entraînement régulier, au bout de quelques temps, il devient possible de désamorcer dans un temps record une pensée qui aurait pu mettre des jours à nous ronger si nous nous y étions accroché(e).

N’attendez pas de cette méditation des manifestations extraordinaires du type « éveil », il y a peu de chance que cela arrive et ce n’est pas le but ! Il est possible que l’on voit des lumières ou des bruits étranges, ce sont des manifestations de l’esprit, il est aussi important de ne pas y attacher d’importance et de ne pas s’y accrocher.

Samatha est la méditation idéale pour apprendre à dompter son esprit et à se libérer rapidement de tout ce qui nous parasite dans notre quotidien. Dès lors qu’on devient conscient que ce sont principalement nos pensées qui créent le désordre en nous, et qu’on voit cette possibilité en nous de ne plus s’y accrochez, on commence à se sentir en paix.

Il est fortement conseillé, si vous en avez la possibilité, de vous rapprocher d’un centre tibétain ou d’un sangha loka de façon à pratiquer en groupe, et de recevoir ces enseignements de la part d’un maître ou d’un lama, mais si cela n’est pas possible, vous pouvez tout autant pratiquer ce type de méditation chez vous à raison d’une demi-heure par jour, ou moins ou davantage.

L’idéal à mon sens est de consacrer une semaine entière à cette pratique dans un centre tibétain, à raison de 5 à 6 heures de méditation par jour, de façon à réellement entraîner l’esprit à ne plus s’accrocher à ses pensées et obtenir des résultats tangibles. Ensuite, vous pourrez méditer chez vous, assis(e) ou en marchant, l’esprit ayant été préalablement bien entraîné, vous pourrez très rapidement vous libérer de ce qui vous empêche de vous sentir en paix dans l’instant présent.

La force du non-agir !

Lorsque nous sommes confrontés à un sentiment d’injustice, de mal-traitance psychologique, d’humiliation, de trahison…ou tout sentiment qui mette nos émotions à rude épreuve, il est important de se poser et de lâcher-prise !

Sachons d’abord reconnaître ce qui est : une pensée est une pensée, une émotion est une émotion, et rien d’autre ! Nous ne sommes ni la pensée, ni l’émotion, tout cela est une distraction de notre égo et ne peut nullement affecter notre être !
La méditation consiste à lâcher prise sur nos pensées, peu importe l’intensité de l’émotion qu’elles puissent susciter ! S’asseoir sur un coussin et méditer implique d’accepter tout ce qui se présente, le reconnaître et le laisser se dissoudre ; c’est la seule et unique façon de ne pas se parasiter et de rester maître de soi-même ! Lorsque nous sommes conscients que la plupart de nos problèmes sont un problème de pensées auxquelles on s’est attachés au point de les cristalliser, alors on développe une conscience bien plus grande, une conscience d’amour et de compassion et cette lumière présente en nous ne peut plus jamais être atteinte de quelque manière que ce soit ! Nous devenons notre propre maître, alors que jusqu’à présent, nous avions laissé les rennes de notre vie entre les mains de notre égo ! A ce stade, il devient tout à fait possible d’aimer la personne que l’égo considèrerait comme notre ennemi, parce que nous ne sommes plus atteints ! Il devient possible d’accepter sans juger, de se libérer de l’esprit de vengeance ou autres tyrannies ! C’est à force d’ouvrir cet esprit de compassion et d’amour que nous acquérons une totale présence à l’instant présent, nous sommes désormais libérés de tout ceux et ce qui pouvait nous affecter dans le passé, avec un total détachement, nous nous sentons alors complètement vivant !
Souvenons nous que les évènements ou les personnes les plus cruels que nous trouvions sur notre route sont là pour nous apprendre à les accepter pleinement et dissoudre en nous tout ce que cela pourrait déclencher de manifestations désagréables !
Notre libération passe par cet acte simple, mais aussi difficile qu’est la méditation !

Françoise

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