Libre et tranquille – Lama Guendune –

Libre et tranquille
Libre et tranquille

LIBRE ET TRANQUILLE

Le bonheur reste introuvable
que l’on fasse de grands efforts ou que l’on exerce sa volonté,
car il est déjà présent, dans une relaxation simple
et abandonnée.

Ne vous efforcez pas :
il n’y a rien à faire, ni à harmoniser.
Ce qui se présente momentanément au sein du corps esprit
est sans véritable importance
et sans même la moindre réalité.
À quoi bon vous identifier et vous attacher à ceci,
l’évaluer, ou vous évaluer vous-mêmes ?

Il vaut mieux simplement
laisser la totalité du jeu se jouer d’elle-même,
s’élever et retomber telle des vagues,
sans intervenir ni pour modifier,
ni pour manipuler.
Ensuite, voir comment tout s’évanouit puis
réapparaît, comme par magie et de façon répétée,
temps sans fin.

Seule votre quête de bonheur
vous empêche de le voir.
Elle a tout de la chasse que vous donneriez
à un arc-en-ciel aux couleurs vives
que jamais vous ne pourrez attraper,
ou encore du chien qui court
après sa propre queue.
Bien que la paix et le bonheur
n’ont aucune existence
en tant qu’objets ou endroits,
ils sont disponibles en permanence
et vous accompagnent à chaque instant.

Ne croyez pas un instant que soient réelles
les expériences positives ou négatives.
Leur nature est aussi éphémère,
que celle du temps qu’il fait aujourd’hui,
ou que celle des arcs-en-ciel au dessus de nos têtes.

À vouloir saisir l’insaisissable,
vous vous épuisez en vain.
Dès que vous ouvrez et relaxez le poing serré
de l’avidité,
l’espace infini est là – ouvert, accueillant
et réconfortant.

Faîtes usage de cet espace, cette liberté
et aise naturelle.
Ne cherchez pas plus en avant,
ne pénétrez pas l’inextricable jungle
en quête de l’éléphant suprême,
qui est déjà tranquillement à la maison
devant votre propre foyer rougeoyant.

Rien à faire, ni à harmoniser,
rien à forcer,
rien à désirer
et rien ne manque.

Emaho ! Merveilleux !
Tout se déroule de soi-même.

Lama Guendune Rinpoché

Le pardon et l’égo

Pardon
Pardon

 

Bouddha méditait dans la forêt en compagnie de ses disciples. Soudain, l’un de ses détracteurs spirituels qui le détestait, s’approcha. Profitant du moment d’intense concentration de Bouddha, il se mit à l’insulter, lui cracha dessus et lui lança des poignées de terre.

Immédiatement, Bouddha émergea de sa méditation et, avec un sourire placide, il enveloppa l’agresseur de compassion. Par contre, ses disciples réagirent violemment. Ils agrippèrent l’homme, brandirent pierres et bâtons en attendant l’ordre du Maître de le châtier.

Bouddha, percevant la situation dans son ensemble, ordonna à ses disciples de lâcher l’homme, puis lui parla avec douceur et conviction:

– Voyez ce que vous avez provoqué en nous. Comme un miroir, vous nous avez montré notre vrai visage. Dorénavant, je vous prie de venir tous les jours pour éprouver notre vérité ou notre hypocrisie. Vous avez vu qu’en un instant, je vous ai rempli d’amour. Par contre, ces hommes qui depuis des années me suivent partout en méditant et priant, ont démontré ne pas avoir compris ni la vie, ni le processus de l’Unité. Ils ont réagi avec une agression similaire à la vôtre et même supérieure.

Revenez chaque fois que vous le désirez, vous êtes mon invité d’honneur. Toute insulte de votre part sera bien reçue à titre de stimulation pour vérifier si notre vibration est élevée ou s’il s’agit simplement d’une tromperie du mental. C’est ainsi que l’on peut voir l’Unité en tout.

Pleins de honte, les disciples ainsi que l’homme, se retirèrent rapidement de la présence du Maître car ils se sentaient coupables. Chacun percevait la leçon de grandeur du Bouddha et tentait d’échapper à son regard.

Le lendemain matin, l’agresseur se présenta devant Bouddha, se prosterna à ses pieds et lui dit avec une voix pleine d’émotion :

– Je n’ai pas pu dormir de toute la nuit ! Ma faute est si grande ! Je vous supplie de me pardonner et de m’accepter auprès de vous !

Souriant, Bouddha lui dit:

– Dès maintenant, vous êtes libre de rester avec nous, mais je ne peux pas vous pardonner.

Contrit, l’homme le supplia de l’excuser en tant que Maître de la compassion.

Bouddha répondit :

– Pour que quelqu’un pardonne, il doit avoir un ego très blessé. L’ego est la croyance erronée d’être de la personnalité. Seul l’ego blessé peut pardonner. Ainsi, après avoir haï ou senti de la rancune, on passe à un niveau plus avancé, mais incluant un piège. C’est le besoin de se sentir spirituellement supérieur à celui dont la bassesse nous a blessés. Seul celui qui continue de voir la dualité et se considère très sage, pardonne à l’ignorant qui lui a causé une blessure. Ceci n’est pas mon cas. Je vous vois comme une âme avec des affinités, mais je ne me sens pas supérieur. Je ne perçois pas que vous m’ayez blessé. Je n’ai que de l’amour au cœur envers vous. Je ne peux pas vous pardonner, je ne fais que vous aimer.

Qui aime n’a plus besoin de pardonner.

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